La loi zéro artificialisation nette ( la ZAN ) doit modifier sensiblement d’ici 25 ans, les paysages de nos territoires. Montflours y sera soumise autant que les autres communes, alors même qu’elle impulse une volonté d’accueillir des habitants soucieux de créer des habitats collectifs et légers. Un enjeu majeur pour les années à venir.
Stopper l’artificialisation pour préserver la biodiversité n’est pas une idée nouvelle puisque le principe en a été posé lors du sommet de Rio en 1992 (Zero Net Land Degradation). Mais il aura fallu attendre 2021 pour qu’il soit inscrit dans la loi française au sein de la loi Climat et résilience et surtout que soient posées des échéances. Le principe est simple. D’ici à 2050, on ne pourra plus artificialiser de nouveaux espaces, sauf à pouvoir compenser, c’est-à-dire rendre des espaces artificialisés à la nature. Mais que regroupe-t-on sous le terme artificialisé? Tout ce qui n’est pas naturel, à savoir les bâtiments bien sûr, les voiries, mais aussi les sols stabilisés, nus ou enherbés.
Montflours, son habitat réversible avec un habitat groupé de 3 logements et une yourte sur un terrain de 3 500 m2. Crédit Élodie Louchez
Prendre des terres agricoles pour de l’habitat est un véritable casse-tête
Ainsi paradoxalement Montflours, disposant de surfaces agricoles dont plus de la moitié en bio, et qui limite la progression et l’épandage de pesticides sur sa commune par vote commun d’une clause environnementale, se retrouve dans la quadrature du cercle face à cette loi. En effet, elle loue 3,5 hectares à un agriculteur en conventionnel à qui elle souhaite en fin de bail récupérer l’usufruit pour installer des producteurs en bio mais pour redonner une destination, il est aujourd’hui très difficile de prendre des terres agricoles pour construire dessus, même pour des projets à vocation écologiques.
André Delefosse, jeune maire de la commune depuis 2020 pousse ainsi le projet d’habitats légers avec force et énergie malgré cette adversité: « L’idée est de permettre à des gens de mettre en place leur philosophie de vie au plus près de la nature. Le plus légalement possible évidemment, d’autant que le contexte économique est aujourd’hui plus compliqué. »
Prendre des terres agricoles pour de l’habitat est un véritable casse-tête
Ainsi paradoxalement Montflours, disposant de surfaces agricoles dont plus de la moitié en bio, et qui limite la progression et l’épandage de pesticides sur sa commune par vote commun d’une clause environnementale, se retrouve dans la quadrature du cercle face à cette loi. En effet, elle loue 3,5 hectares à un agriculteur en conventionnel à qui elle souhaite en fin de bail récupérer l’usufruit pour installer des producteurs en bio mais pour redonner une destination, il est aujourd’hui très difficile de prendre des terres agricoles pour construire dessus, même pour des projets à vocation écologiques.
André Delefosse, jeune maire de la commune depuis 2020 pousse ainsi le projet d’habitats légers avec force et énergie malgré cette adversité: « L’idée est de permettre à des gens de mettre en place leur philosophie de vie au plus près de la nature. Le plus légalement possible évidemment, d’autant que le contexte économique est aujourd’hui plus compliqué. »
La volonté seule ne suffit pas
Ce projet n’est pas le seul pour la commune qui multiplie les initiatives en ce sens. Déjà 1,2 hectares de la commune seront investis assurément par l’habitat léger. Un groupe de travail est spécialement dédié à ce sujet: « Notre problématique est bien sûr celle du budget mais on finance actuellement un bureau d’étude pour faire aboutir ce dossier. Cela concerne 18 parcelles, ça va être viabilisé de 100 à 500 m2 en Yourte, Tiny house et roulotte. Le PLUI précédent avait déjà prévu l’installation de ces habitats fin 2019. Les prétendants sont nombreux, et le programme est déjà au grand complet pour ce projet. »
Multiplier les formes d’habitat alternatifs
Logique en ces périodes de tension économique de chercher des alternatives de vie et de solidarité. Hélène Bironneau, nouvelle habitante de Montflours, vient elle aussi s’agréger à la communauté des habitats choisis et muris de longue date. Cette fois-ci, il s’agit d’un habitat bois groupé de 3 logements et d’une yourte pour un 4ème foyer sur un terrain de 3 500 m2 en plein coeur de Montflours. « On m’avait dit que la commune aimait accueillir des habitants avec une philosophie de vie poussée et je souhaitais rompre avec la ville et sa solitude. Aujourd’hui, nous sommes 3 amies et un couple en copropriété. Nous avons mutualisé la construction et certains espaces dont une chambre d’amis, un cellier, une buanderie et une serre commune. »
Hélène semble alignée avec les astres depuis qu’elle a fait aboutir son projet: « On vient de faire une crémaillère il ya quelques jours et je me rends compte aujourd’hui que même les plus réticents à ce mode de vie semblent changer d’avis maintenant. Et tant mieux après tout si nous donnons envie, c’est le but! »
Comme elle a de façon pionnière valorisé l’entrée de fermes bio et collective telles que Radis & Co en 2011, et qui a depuis insufflé une dynamique de projets, la commune de Montflours soutient avec entrain toute installation qui va dans ce sens: « Nous avons encore 3800 m2 de disponibles pour des maisons écologiques plus en dur, bois et en auto-construction, confie André Delefosse, Là aussi, on sollicite des prétendants, mais surtout, on essaie de se rencontrer pour que les valeurs concordent. Mais je suis plutôt confiant! ».
La commune multiplie ainsi les partenariats et les négociations avec les agglomérations environnantes venues soutenir Montflours dans son élan, et créer sans doute un espace de nuance et de dialogue, nécessaire pour cet avenir de grandes tensions foncières.
`Pour en savoir plus : https://hameaux-legers.org
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