Mille Vignes. Penser le vin de demain
Pascaline Lepeltier
La vigne enfin décryptée pour comprendre l’évolution du vin et les codes pour bien le déguster. La vigne meurt-elle d’être cultivée? Les terroirs existent-ils? Le vin n’est-il que du jus de raisin fermenté? Les AOC ne protègent-elles que l’origine? Les accords vins et mets ont-ils une réalité historique? La dégustation n’a-t-elle pas standardisée le vin? N’est-il pas paradoxal de parler de vins naturels? Mille vignes décrypte la vigne, les paysages et le vin en proposant des clefs de lecture pour comprendre les liens entre la bouteille, la dégustation et les hommes, les terroirs et les vignobles qui les ont engendrés. Pour Pascaline Lepeltier, Meilleure Ouvrière de France, le vin et la vigne sont multiples : impossible de comprendre l’un sans l’autre. A travers les connaissances scientifiques les plus récentes en botanique, géographie, climatologie, anthropologie ou encore neuro-physiologie… et des expériences contemporaines dans les vignobles du monde entier, elle dépoussière les idées reçues sur la vigne, invitant à déguster le vin de demain.
Un autre vin : Comment penser la vigne face à la crise écologique
Valentin Morel
Comment devient-on vigneron?
En 2014, lorsque Valentin Morel quitte son emploi de fonctionnaire pour revenir au vignoble familial, il se heurte tour а tour aux invasions de mouches, de mildiou, aux printemps hivernaux et aux étés caniculaires. Il comprend que cultiver la terre aujourd’hui, c’ est vivre au jour le jour les conséquences du dérèglement climatique.
Au plus près du terrain, le jeune vigneron fait le récit de son retour а la terre et de sa conversion а l’agriculture biologique et aux cépages hybrides. Défendant le travail manuel comme un engagement intellectuel et politique, il propose une réflexion personnelle sur notre relation au travail, à l’éthique et au terroir.
La Corne de vache et le microscope
Christelle Pineau
Dans les années 1980, des vignerons en dissidence avec le modèle vitivinicole productiviste et l’utilisation de produits chimiques de synthèse ont transformé leurs pratiques pour devenir des vignerons » nature « . Très implanté en France, ce réseau ne cesse depuis d’engendrer de nouveaux adeptes. Cette nouvelle paysannerie militante et hétérogène fonde son identité commune sur le respect des sols, du milieu, privilégiant les actions de prévention dans le but de tendre vers une autonomie du végétal et des vins. Chaque étape nécessite un investissement total de ces » vignerons-chercheurs « qui peuvent avoir recours à la biodynamie (compost fait à partir de bouse de vache introduite dans des cornes par exemple) et/ou à la microbiologie (observation des levures indigènes
au microscope). Par-delà les frontières des savoirs renvoyés soit dans les catégories du sensible ou de l’ésotérisme, soit de l’intelligible ou de la raison, ils tissent des liens. Phénomène de société éphémère pour les uns, point de départ vers une redéfinition des façons de faire et de boire du vin pour les autres, les vins » nature « s’invitent dans les débats sur l’écologie et la santé publique. Entre attraction et répulsion, ils provoquent des réactions contrastées, rarement neutres ou pondérées. Partie dans les vignobles de France où se concentrent majoritairement ces vignerons (Anjou, Ardèche, Beaujolais, Jura, Minervois, etc.), Christelle Pineau a cherché à comprendre les motivations profondes de leurs choix radicaux et exigeants qui les conduisent à élaborer ces vins si singuliers et pluriels.
Manifeste pour le vin naturel
Antonin Iommi-Amunategui
Le vin naturel est à l’évidence l’émanation d’une contre-culture dans l’agriculture – une « contre-agriculture » qui s’impose dans le paysage sans autre violence qu’un ou deux cadavres de bouteilles. Et ces gentils missiles sol-verre, qui grignotent du terrain an après an, font désormais parler d’eux bien au-delà des habituels cercles de trinqueurs. Mais selon nous, leurs défenseurs, leurs prescripteurs, ces vins figurent (surtout) un modèle, à reproduire partout : dans l’agriculture et l’artisanat en général, bien sûr, mais aussi dans tout acte de production. Parce que le vin naturel est la manifestation la plus achevée d’une utopie, sa réalisation concrète ; une chaîne éthique, qui va de la terre et de la plante travaillées avec soin (sans engrais ni pesticides de synthèse et en faisant l’impasse sur 99% des additifs autorisés) jusqu’au consommateur comblé et informé, transparence oblige, en passant par une commercialisation elle aussi artisanale et équitable (notamment via les cavistes alternatifs, ces passeurs passionnés.
Dans les vignes, Chroniques d'une reconversion
Catherine Bernard
En janvier 2005, Catherine Bernard, quarante ans, journaliste originaire de l’Ouest de la France, achète trois hectares d’une parcelle dans les coteaux du Languedoc et se forme à un métier jusque-là inconnu pour elle. Commence alors une autre vie, une nouvelle vie.
Dans cette région bien particulière qu’est le Languedoc, Catherine apprend de la terre ce qu’on ne peut apprendre ailleurs : accepter qu’elle ne sait pas, admettre que ce qu’elle a appris pendant son année au CFPPA est au mieux un cadre. Que désormais, elles doivent toutes deux s’apprivoiser. Et ce malgré les dérèglements climatiques qui, ici, sont déjà à l’oeuvre.
Dans ce livre, elle raconte avec humour son installation, la conversion en bio de ses vignes et la naissance de ses premiers vins. Elle dresse aussi un portrait sans concession de la viticulture aujourd’hui, entre l’éden des petits chimistes et le graal des oenologues. Et témoigne d’un choix de vie. Au nom de la terre.
Les Sœurs Hacquet et le Vin — Une épopée nature
Hélène Merceron
Ce récit finement travaillé conte l’histoire des sœurs Hacquet, Anne et Françoise, deux pionnières du vin naturel qui ont compté dans la viticulture des bords de Loire et d’ailleurs. Ces phénomènes, ainsi que les qualifie l’auteur, arrivent très jeunes à Beaulieu-sur-Layon en 1935.
Pendant cinquante ans, elles assisteront leur frère Joseph pour défendre une viticuture naturelle sans additifs et sans compromis, ce qui était loin d’être commun à l’époque. Le livre est construit comme un portrait en mosaïque des deux sœurs à partir d’entretiens réalisés par Jean-Yves Bardin, qui les a filmées et enregistrées en 2013 — alors qu’elles sont âgées de quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-sept ans — puis en 2016. La rencontre entre l’auteur et les deux sœurs s’est faite par l’intermédiaire de Sébastien Dervieux, alias Babass, et sa compagne Agnès, auxquels ce livre rend également hommage. Une collection d’anecdotes, une biographie émue, un travail d’émotion qui se lit avec grand plaisir. Structuré en trois parties et quarante chapitres, l’ouvrage est assorti d’un cahier photo et d’une chronologie.
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